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Partie 1 : Histoire des systèmes d'exploitation

1. Évolution des OS depuis les premiers systèmes

Les premiers systèmes d'exploitation sont apparus dans les années 1950 et 1960, au moment où les ordinateurs étaient de grands appareils appelés mainframes. À cette époque, les systèmes étaient principalement conçus pour exécuter un programme à la fois, souvent en mode batch. Cela signifiait que les utilisateurs devaient soumettre leurs programmes (sous forme de cartes perforées) à un opérateur, qui les exécutait un par un sur la machine. Le temps d'exécution était souvent long, et l'interaction directe avec la machine inexistante. Les systèmes batch avaient pour but de maximiser l'utilisation des ressources matérielles très coûteuses de l'époque.

Au fur et à mesure que l'informatique évoluait, le besoin d'optimiser l'utilisation des ressources tout en permettant une meilleure interaction avec les utilisateurs a conduit à l'apparition des systèmes à temps partagé. Ces systèmes permettaient à plusieurs utilisateurs d'accéder simultanément à un ordinateur via des terminaux, chacun pouvant exécuter ses propres programmes sans attendre que les autres aient terminé. Cette évolution a marqué le début de l'ère moderne des systèmes d'exploitation, où la gestion de multiples tâches et utilisateurs est devenue la norme.

2. Les grandes étapes

2.1. Systèmes à temps partagé

Les systèmes à temps partagé ont été une avancée majeure dans le domaine des OS. L'un des premiers exemples, le Compatible Time-Sharing System (CTSS), développé dans les années 1960 au MIT, permettait à plusieurs utilisateurs d'exécuter des tâches simultanément sur un seul ordinateur. Cela était rendu possible par la capacité du système à diviser le temps processeur entre les utilisateurs, chacun ayant l'illusion d'avoir un accès direct à l'ordinateur.

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NASA, Public domain, via Wikimedia Commons

Un autre système influent fut MULTICS (Multiplexed Information and Computing Service), également développé au MIT. MULTICS visait à fournir un environnement informatique sécurisé et interactif à grande échelle. Ce projet a inspiré de nombreux systèmes d'exploitation modernes, y compris Unix, et a introduit des concepts tels que la hiérarchie de fichiers et la gestion avancée de la mémoire. MULTICS est un exemple de l'importance des systèmes à temps partagé dans la démocratisation de l'accès aux ressources informatiques.

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The H6180 Multics at MIT via Gunkies.org

2.2. L'émergence des systèmes personnels

L'émergence des systèmes d’exploitation personnels a marqué un tournant décisif dans l’histoire de l’informatique. Dans les années 1980, l’apparition des ordinateurs personnels (PC) a révolutionné le rapport des utilisateurs à l’informatique. Un des premiers systèmes d’exploitation populaires pour ces machines fut le MS-DOS (Microsoft Disk Operating System). MS-DOS fonctionnait en ligne de commande et permettait de gérer les fichiers et d’exécuter des programmes de manière basique. Il a été largement adopté avec la montée en puissance des PC IBM, ce qui a contribué à sa popularité dans le monde entier.

En parallèle, Apple a joué un rôle fondamental dans l’introduction des systèmes d’exploitation avec interfaces graphiques (GUI) sur ordinateurs personnels. Le Macintosh System Software, introduit en 1984 avec le premier Macintosh, fut le premier système d’exploitation grand public à offrir une interface graphique complète, avec des fenêtres, des icônes, et une souris. Contrairement à MS-DOS, qui nécessitait la saisie de commandes, le système d’Apple a permis à des utilisateurs non techniques de naviguer intuitivement dans un environnement visuel. Ce concept d’interface graphique a été repris par Windows, qui a lancé sa première version de GUI en 1985, en tant que surcouche à MS-DOS, mais il n’a réellement pris son envol qu'avec Windows 3.0 en 1990.

L’arrivée de ces systèmes personnels, tant chez Microsoft avec DOS et Windows, qu’Apple avec le Macintosh, a démocratisé l’informatique, la rendant accessible à un public plus large et marquant le début de l'ère des ordinateurs individuels.

2.3. Les systèmes modernes

À partir des années 1970, l’arrivée d’Unix a profondément changé le paysage des systèmes d’exploitation, en introduisant des concepts tels que la flexibilité, la modularité et la capacité multi-utilisateur. Unix, développé par AT&T Bell Labs, est rapidement devenu un standard dans les environnements académiques et industriels. Son influence a été immense, notamment avec des systèmes comme Linux, qui ont adopté des principes d’Unix pour créer un écosystème ouvert et modulable, largement utilisé aujourd'hui dans les serveurs et l'informatique embarquée.

Linux, initié par Linus Torvalds en 1991, est devenu un système d'exploitation clé, en particulier grâce à son modèle de développement open-source. Des distributions comme Ubuntu, reconnue pour sa facilité d’utilisation, sont régulièrement mises à jour, la plus récente étant Ubuntu 24.04 LTS, avec une attention particulière portée à la sécurité et à l'interface graphique. Ces systèmes sont désormais omniprésents, des serveurs d'entreprise aux infrastructures cloud.

Les systèmes d’exploitation modernes continuent d’évoluer pour répondre aux besoins d’un monde en perpétuelle transformation. Windows 11, sorti en 2021, apporte une refonte complète de l’interface utilisateur avec des fenêtres aux coins arrondis et un menu démarrer centralisé. Ce système met également l’accent sur la sécurité et la compatibilité avec les nouvelles technologies comme TPM 2.0, tout en améliorant les performances globales pour les environnements professionnels et personnels.

Du côté d’Apple, macOS Sequoia, sorti en septembre 2024, continue de bâtir sur les bases posées par les précédentes versions. macOS Sequoia offre de nouvelles fonctionnalités, notamment une meilleure optimisation pour les puces Apple Silicon, telles que les M3 et M4, qui promettent des gains de performance significatifs tout en améliorant l'efficacité énergétique. Avec Sequoia, Apple poursuit également son engagement en matière de protection de la vie privée et d’intégration poussée avec l’écosystème d’appareils Apple, comme l’iPhone et l’iPad. Ce système vise à offrir une expérience utilisateur toujours plus fluide, tant pour les professionnels que pour le grand public.